vendredi 5 octobre 2012

L'asie...une terre bouillonnante et zen à la fois


Sabai-dee J

Comment allez-vous au Québec? Y a-t-il quelque chose de nouveau que j’ai pu manquer dans les derniers jours de sorte que je ne sois pas complètement déconnectée lors de mon retour? C’est souvent le problème quand on part en voyage, les nouvelles viennent souvent plus difficilement. Ce n’est pas en écoutant TV5 monde, le seul canal francophone, que je peux suivre l’actualité québécoise. Quoiqu’au dire des habitants francophones d’ici, lors du conflit étudiant ce canal le diffusait jusqu'ici. Alors faut croire que les nouvelles se rendent vraiment dans des endroits très reculés de la planète.

Pour ma part tout va bien, je suis officiellement arrivée à Vientiane au Laos depuis 2 jours. Le voyagement a été terriblement long. Pour l’avoir fait une fois auparavant accompagnée, je dois dire que seule c’est une autre paire de manche. Surtout quand on ne choisi pas les passagers à côté de nous dans l'avion. Je dois avouer que côté anecdote il y en a eux quelques-unes. Ce serait faux de croire que les déplacements ne font pas partie intégrante du voyage. Chaque déplacement, que ce soit en avion, en train, en bus, en bateau, en tuktuk, en vélo, en moto ou tout ce qui bouge est bel et bien le voyage en soi.

Donc, après mes aurevoirs lundi matin très tôt à l’aéroport de Montréal, chose qui n’est jamais facile d’ailleurs, et bien je me lance pour près de 30 heures dans les aéroports et les avions. Alors je peux vous dire qu’on se sent loin quand on regarde la petite carte interactive dans l’avion qui nous montre notre trajet parcouru et les kilomètres à parcourir d’ici notre arrivée. Plus que le petit avion sur l’écran s’éloigne, quand il traverse le Canada vers l’ouest, passe au dessus de l’Alaska, rejoint la Russie avant de bifurquer vers le Japon et la Thailande, tu te dis wow mon chez moi, ma famille et mes amis sont maintenant à plus de 10 000km. C’est souvent le moment où tu réalises que tu es vraiment partie et que tu n’es pas prête de remettre les pieds sur ta terre natale. Et là tu regardes les photos que tu as pris avant de partir de ton chat, ta famille, tes amis, les gens que tu aimes et tu as l’impression que tout cela est si proche alors qu’en réalité tout cela est maintenant déjà loin derrière et qu’ils seront inaccessibles pendant les prochains mois. Alors voilà le sentiment ressenti après un départ, pour ma part du moins.

Le vol jusqu’à Washington s’est bien déroulé. Par contre les douanes américaines prennent toujours un temps fou lorsqu'il s'agit d'étrangers qui passent leur frontière et ce depuis le paranoïa qui s'est installé suite au événement du 11 septembre 2001. Les procédures étaient tellement longues que j’en ai presque manqué mon vol. Le second vol, celui de Washington-Tokyo au Japon était pour sa part très pénible. La nourriture était disons très bas de gamme, mais le pire c’est que j’ai passé 14 heures dans un avion à côté d’une octagénaire chinoise qui m’a fait subir l’odeur de sa couche durant tout le trajet. Après avoir cru que l’odeur provenait du bébé deux rangée en avant, je me suis vite rendue compte que cette odeur de couche constante, parfois à l’odeur pestilentielle, émanait de cette gentille vieille dame. Lorsqu’à répétition elle a ressorti ses doigts de sa culotte pour vérifier le contenu et bien j’ai confirmé mon hypothèse. Pauvre madame et pauvre moi! Une chance que je n’avais pas le mal des transports car cette odeur aurait disons eu raison de moi. Après une autre escale à Tokyo, j’ai repris un autre vol jusqu’à Bangkok en Thailande pour une nuit bien méritée avant de poursuivre mon chemin vers le Laos. Apres cet avant dernier vol, il était temps que je dépose pied à terre et que je trouve l’accessibilité à une douche. Car comble de tout, il aura fallu que le syndrome féminin se déclenche en plein avion, alors que les agents de bord bloquaient le passage vers les toilettes avec leurs charriots de boissons, ce qui m’a valu un beau dégât qui m’a disons très incommoder dans les derniers 6hrs de vol! Mais on oubli très vite ces désagréments quand on met les pieds finalement en sol asiatique.

Bangkok ville en ébullition

Je suis arrivée très tard à Bangkok, il devait être tout près de minuit. Il faut considérer le 11 heures de décalage avec vous. Ca n’a pas pris une seconde que je me suis replongée 4 ans plus tôt dans mon voyage de 4 mois en Asie du sud-est. L’Asie, ma très chère Asie, m’accueillait de nouveau avec son plus grand sourire qu’on associe tant à la Thaïlande. En fait ce n’était pas les gens qui me souriaient…mais c’était plutôt moi qui était heureuse d’avoir la chance d’y être à nouveau. Elle était là, à peine changée, décorée de ces plus belles parures dorées. La Thaïlande et l’asie du sud-est en général sont le royaume du tout recouvert de feuilles d’or. Les statues représentant des personnages typiques Thaïlandais me souhaitaient la bienvenue en arrivant à l’aéroport. Mais la vraie Thaïlande se vit surtout quand on met le pied à l’extérieur. La température frappe tel un coup de masse, un four format géant avec une odeur de vieux égouts te disent… voilà le revers des belles parures dorées. À peine suis-je arrivée à mon hôtel que je reconnais ces ruelles et ces échoppes de nourritures qui m’avaient tant séduites lors de mon dernier passage. Mais cette fois-ci sans ce choc culturel, car je suis maintenant en territoire connu. Il est minuit et tout grouille partout autour. Les routes sont prises d’assaut par les multiples motos, tuktuks, taxis, voitures,etc et le bruit incessant des klaxons qui signalent qu’ils veulent dépasser. Des échoppes de nourritures informelles émanent de partout, avec des soupes chaudes qui laissent échapper une fumée odorante et surtout les fameuses brochettes de viandes ou de poissons de qualité un peu douteuse qui cuisent sur des mini grill de fortune. Et des gens, discutant, mangeant, buvant la fameuse Singha, cette bière thaïlandaise, assis sur des petites chaises en plastique ignorant les dizaines de chats et chiens errants qui essaient de se tailler une place dans cette jungle urbaine. Bangkok c’est autant de jour comme de nuit qu'elle se vit. Mais pas le temps de m’imprégner, je dois aller au lit car demain j’ai un autre vol à prendre direction Laos.

Vientiane: simplicité, gentillesse et spiritualité

Me voilà arrivée au Laos depuis 2 jours, à Vientiane la capitale plus précisément où je dois faire la première partie de mon terrain d’étude. Car rappelons-le je suis ici pour cela. L’organisation au Laos, c'est un gros zéro! Il ne faut pas être pressé ici et surtout ne rien prendre pour acquis. On devait venir me prendre à l’aéroport pour m’amener à mon guesthouse( nom qu’on donne au petit hôtel bon marché ici), mais comme j'appréhendais… personne n'est venu pour m’accueillir. Mais bon, je n’en suis pas à mon premier voyage et pour être honnête j’ai rarement eu quelqu’un qui venait me prendre à l’aéroport alors ce ne fut pas un problème. Je suis très bien arrivée à destination par moi-même. Le chauffeur était supposé être là au dire de la dame du guesthouse, mais malheureusement il a dût s’accrocher les pieds et prendre une petite beerlao quelque part en chemin. Peut importe je suis bel et bien arrivée à destination après 3 jours de voyagement. Quel soulagement!

Mon petit guesthouse est sympa. Pour 15$ la nuit j’ai une chambre privée, salle de bain privée, tv satellite pour ne rien manquer de Tv5 Monde, connection wifi qui a quelque peu de difficulté, une piscine creusé avec un jardin. La chambre est quelque peu défraîchie mais tout de même très confortable. À part les petits indésirables qui ont décidé de me rendre visite. Mais bon c’est aussi ca l’Asie. On doit s’attendre à avoir des lignées de fourmis qui se promènent un peu partout dans nos trucs à leur guise, des petits lézards qui font des drôles de bruits et qui se promènent collés sur les murs et l’invité surprise que je n’ai pas du tout apprécié hier soir, une belle grosse blatte ou croquerelle énorme qui se baladait dans ma salle de bain. Même à la noirceur je n’ai pas pu la manquer! Une salle de bain ici c’est un drain par terre, une douche au mur qui mouille tout le reste quand tu prends ta douche, un lavabo et une toilette. Tout est dans une petite pièce sans rideau et rien. On peux prendre notre douche assis sur la toilette si l'on veux. Il ne faut surtout pas oublier de sortir le papier de toilette de la salle de bain si on veut qu’il soit encore utilisable après le nettoyage corporel. Alors cette fameuse bestiole est surement sortie du trou servant de drain par terre et s’amusait à courir de la salle de bain à ma chambre. Une horreur quoi!  Bon ca c’était les infos mode de vie.

Pour ce qui est de mon expérience Vientiane jusqu’à maintenant ca se passe très bien. Le premier soir de mon arrivée je suis allée rencontrer mon répondant pour mon projet de recherche. Un français immigré ici qui est un ami de mon directeur de recherche. Un chouette type qui m’a donné plusieurs contacts et de gens à contacter pour mon terrain d’étude. Je suis même invitée à manger chez lui à la maison la semaine prochaine avec sa femme vietnamienne et leur petite fille. Ca va être sympa. J’ai eu par contre quelque peu de difficulté à me rendre à mon point de rencontre. Je me suis égarée dans les ruelles de la ville. Une chance qu’une bonne samaritaine m’a embarquée sur son scooter et est venue me reconduire à destination sans jamais rien demander en retour. Elle n’a même pas voulu accepter mon argent en compensation de son essence utilisée. Sinon et bien j’ai commencé mes rencontres hier (jeudi). J’ai tenté d’aller chercher des informations dans les ministères. Je peux vous dire que c’est pas le Canada ici! Même si nous aussi ca chie souvent au niveau du gouvernement, ici c’est à se demander s’ils savent eux-mêmes ce qu’est leur travail.  Bref après m’être promené d’une personne à une autre, tous très sympathiques d’ailleurs, je suis ressortie avec quelques infos, mais très loin de la mine d’or. Mais bon ca demeure quand même un pays en développement et du point de vu logistique, ils ne sont pas aussi avancés que nous. Mais malgré tout je sais pas ce qui se passait hier, mais j’avais une chance qui planait au dessus de ma tête. Sur le chemin du retour, il s’est mis à pleuvoir beaucoup. Réfugiée sous un arbre en essayant d’éviter le déluge (ici c’est la fin de la saison des pluies, juste avant la saison froide et après la saison chaude. Il y a 3 saisons ici) un laotien m’a fait signe de venir dans le restaurant. Je m’y approche et en discutant avec lui je réalise que c’est une gang du ministère de l’investissement qui prennent leur heure de lunch. Heureux hasard je me suis fait une connection qui pourrait m’être très utile pour des informations plus tard. Une adresse courriel de plus, dénichée de manière spontanée par la gentillesse de ce lao, qui m’a évité de ressembler à un petit canard trempé. D'ailleurs je suis invitée à aller voir son match de foot ce soir avec ses amis. Ca peut être divertissant.  

Dix minutes plus tard, sur la route vers mon guesthouse je vois un de ces multiples temples bouddhistes dorés que l’on voit partout dans le paysage asiatique. Je m’y arrête un instant pour apprécier la quiétude des lieux et pour profiter de ces chefs d’œuvre d’architecture et un moine m’aborde tout simplement. Je me suis fait un ami…mais pas n’importe lequel un  moine bouddhiste, oui oui en tenue orangée. J’ai passé 2 heures en sa compagnie, il m’a même invité dans l’endroit où il vit à côté du temple. Un simple couloir avec une effigie du professeur de bouddha où il médite tout au  bout. Il dort directement à même le sol, la simplicité volontaire d’une vie monastique impose. Pas de cuisine, rien de tout cela car il survit avec la donation des résidents le matin lorsqu’à 6 hrs ils parcourent les rues autour du temple pour son aumône du matin.  Sa vie c'est la prière, la méditation, l’enseignement et le réconfort auprès des laïcs qui viennent le voir pour diverses raisons.  Il voulait qu’on soit ami, alors maintenant selon la coutume je dois l’appeler big Brother, car en devenant ami avec lui il devient mon frère. Bon c'est comme ca ici! Il m’a même laissé son cellulaire intelligent afin qu’on puisse communiquer. La confiance qu’il a eu en moi est impressionnante. Mais je dois faire très attention dans mes gestes, les coutumes envers un moine exige. Une femme ne peut en aucun temps toucher un moine. Donc on doit garder toujours une distance raisonnable. Quand il me donne quelque chose, il doit le déposer et je dois le prendre. Jamais de manière direct. J’ai appris que lorsque je croise un moine, je dois descendre ma tête et me replier et toujours marcher très lentement. C’est intéressant d’apprendre sur la culture locale J Je retournerai le voir c’est certain et si un jour il vient à Montréal surprenez-vous pas de me voir marcher dans les rues avec une moine en tunique orange. Ce sont des belles rencontres qui font de chaque expérience de voyage une réussite. Je dois dire que les laotiens sont d’une gentillesse hors du commun. 


Alors voilà je dois vous laisser, car premièrement j’ai déjà beaucoup trop écrit et deuxièmement je dois aller essayer de rentrer en contact avec l’Agence française de développement. Je croise les doigts qu’ils veulent bien me recevoir.  Et après je viendrai probablement faire ma sieste de l’après-midi, car le décalage est très présent et je dors le jour et suis réveillée la nuit. J’ai bien hâte que tout cela redevienne dans l’ordre. Alors bonne lecture à tous et à bientôt J

Rachel xxxx

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