Bon matin à tous,
On espère que vous allez bien!
Pour notre part, en Chine, malgré le contrôle de l’information que l’on subit
ici, incluant le contrôle de la presse étrangère, la nouvelle de la démission
du Maire Tremblay nous est tout de même parvenue. Non mais il était tu
temps!!!!!
On revient déjà à Montréal très
bientôt, notre retour est prévu pour le 26 novembre en fin de soirée. Le
décompte est déjà commencé. Ca passe vite deux mois (1 mois et demi pour Adri),
malgré le fait qu’à certains moments nous aurions bien pris une petite journée
dans le confort de notre maison. Mais l’expérience a été extraordinaire et nous
allons repartir bientôt avec plein de beaux souvenirs en tête. Déjà on commence
à penser à notre prochaine destination. Mais pour l’instant, il faut profiter
de nos derniers moments en terre asiatique et surtout de la dernière journée de
la vingtaine de Rachel. Et oui, elle aura 30 ans demain. Passer son 30ème anniversaire
en Chine, c’est pas rien quand même!!! Nous avons prévu pour cette journée
spéciale une petite après-midi d’escalade, un souper de canard à la bière et
une soirée spectacle sur la rivière Li. La mise en scène et sa production a été
crée par celui qui a fait l’ouverture des Jeux Olympiques de Bejiing en 2008.
On ne s’attend pas moins qu’à quelque chose de grandiose (si la pluie n’est pas
au rendez-vous).
Toujours aussi confrontées aux
normes sociales chinoises, quoique l’on puisse en dire, on fini tout de même
par s’attacher au pays. Voir les chinois faire des bruits immondes lorsqu’ils
mangent (saper super fort), les voir s’enfoncer la nourriture dans le fond de
la bouche à une vitesse grand V, d’avoir lorsqu’on est au restaurant la serveuse
collée à notre table jusqu’à ce qu’on ait fait notre choix, d’avoir à uriner
devant tout le monde dans un trou au sol à l’odeur nauséabonde où nous
occidentaux devons tous nous boucher le nez ou arrêter de respirer pour ne pas
vomir, de se faire bousculer parce que le concept de file n’existe pas et que
la loi du plus fort domine, se faire cracher presque sur les pieds partout dans
la rue ou même dans l’autobus, deviennent choses courantes. On dira ce qu’on voudra, mais derrière
toutes ces abominations, la Chine est un pays exceptionnel. Non seulement de
par sa grandeur, mais aussi de par sa culture, son architecture (de ce qu’il
est reste, car la Chine se développe à une vitesse phénoménale), ses paysages
multiples et sa diversité ethnique et culinaire. Tous les endroits que l’on
visite sont différents, mais tous aussi enrichissant les uns que les autres.
La Chine se développe par contre
trop rapidement et avec tous les aspects négatifs que cela occasionne. La Chine
détient le 1/5 de la population mondiale, soit 1.4 milliards d’habitants, ce
qui est énorme. Les villes se développent rapidement, rasant parfois les
vestiges du passé (la Chine était pourtant la plus vieille civilisation au
monde). Tout ce bâti en hauteur, car c’est un grand défi de loger tout ce
monde. Les magasins et centres commerciaux sont omniprésents et il y a une
surconsommation de sa population et c’est flagrant. Mais au point de vu
écologique c’est le désastre. Tous les produits sont excessivement emballés, voir
doublement emballé, et souvent de manière individuelle. C’est fou le plastique
qui est utilisé ici. La Chine commence également à manquer d’eau pour sa
population. Les terres cultivables se font de plus en plus rares, ce qui a un
impact sur la capacité du pays à nourrir ses habitants. De plus, la Chine est
confrontée à de graves problèmes de pollution avec l’utilisation massive du
charbon comme combustible. Si le pays ne fait pas plus attention et continu
comme cela ce sera le désastre dans quelques années.
Autre fait intéressant, depuis
les années 1970, le gouvernement a mis en place la loi de l’enfant unique.
Chaque famille ne peut avoir plus d’un enfant (nous ne croyons pas que cela est
été appliqué dans les régions reculées). Comme la société chinoise priorise le
garçon plutôt que la fille, plusieurs femmes se font avortées sous couvert lorsqu’elles
savent qu’elles auront un enfant de sexe féminin. Le résultat est très grave, il
y a un déséquilibre immense entre le nombre de filles et de garçons en Chine. On
a vu des chiffres qui disaient qu’il y avait 34 millions d’hommes célibataires.
Ca crée une course folle et une compétition féroce entre les hommes s’ils
veulent se marier. Cela ne veut pas dire pour autant que les conditions des
femmes en soient améliorées, principalement dans les campagnes. Ici les femmes
font les travaux lourds, elles labourent la terre, sèment, portent le sable, le
bois et les briques sur leur dos dans un panier de paille. Les hommes,
conduisent les autobus et fument leurs cigarettes pour ce qu’on en a vu.
Sinon mis à part ces faits, pour
notre part nous avons fait pas mal de route depuis le dernier blog. Comme nous
vous disions la dernière fois, nous avons quitté les montagnes himalayennes et
les tibétains pour redescendre un peu plus au sud. Un vieil autobus avec
couchettes nous a malmené pendant plus de 16 heures. Ici il est possible de
prendre des autobus de nuit qui nous évitent de perdre une journée de transport et nous
permet de sauver une nuit à l’hôtel. Le confort est très variable. Ce premier
autobus a été assez pénible, mais un second que nous avons pris était
complètement différent. Le premier avait des minis couchettes superposées dont
celles supérieures étaient collées au plafond. L’horreur pour les gens
claustrophobes. Rachel a regretté son choix les premières minutes une fois dans
le bus. Elle avait les pieds d’une madame dans le visage qui sentait les vieux
doritos, disons que ce peut rendre le trajet un peu long. C’est à ne rien
comprendre, Adriana pour sa part trouvait ca bien rigolo d’être entassée avec 4
autres personnes sur les couchettes du fond de l’autobus, avec une chinoise qui
était presque embarquée sur elle la moitié de la nuit. Ce fut tout de même pas
si mal en fin du compte. Un inconvénient au réveil ainsi qu’à toutes ces autres
fois que l’on descend d’un bus, des dizaines de chinois se jettent sur nous
comme des pyrhannas pour qu’on prenne leur taxi. Ils parlent en Chinois, on
comprend rien! On ne sait pas où on doit aller, ils essaient de nous arnaquer!
Parfois ca donne envie de les assommer avec nos énormes sacs à dos que l’on
traine péniblement après une nuit très perturbée dans les autobus et une
patience disons à son minimum.
Le deuxième autobus du genre
était par contre très luxueux avec ces grands espaces et son plancher en bois
franc. Seul hic, l’hystérique qui nous criait après pour contrôler l’endroit où
les gens allaient dormir ignorant le numéro indiqué sur les billets de chacun
ainsi que les fouilles de policier sur la route en pleine nuit. Pour ceux qui
connaissent Adri et son appréciation pour l’autorité policière, vous auriez dû
l’entendre leur dire en français : « Non mais c’est de l’abus de
pouvoir ce que vous faites, vous respectez pas les droits de l’homme, ce sont
des fouilles abusives. De toute façon j’peux ben vous dire ce que je veux, vous
comprenez rien! » Ceux-ci nous on demandé de nous identifier avec notre
passeport, qu’ils ne savent pas lire d’ailleurs. Ils fouillaient les sacs des
gens (sauf les nôtres), demandaient les pièces d’identités et les
questionnaient sur leurs allées et venues. C’est fou comment les gens sont
contrôlés ici. Il y a un maintien de la peur chez les habitants. Pour ce que
l’on a constaté, ils sont tellement habitués d’être pris en charge en leur
disant quoi faire et comment le faire, qu’ils sont incapable de prendre des
décisions sans autorisation de leur supérieur. Ils ne modifient en rien ce qui
est proposé. Exemple, ajouté du fromage dans une sandwich qui n’en contient pas
sur le menu. Tout est très procédural et hiérarchique.
Nous avons visité de jolis
endroits. Toujours dans la province du Yunnan, nous sommes allées dans le sud
dans une petite ville du nom de Jianshui. À première vue cette ville nous a
fait suer. Difficile de trouver un hôtel à prix abordable (on a du négocier à
50%) et surtout impossible de trouver de la nourriture mangeable. On a commandé
un porc bouilli et du poulet. Ce qui nous est arrivé est un poulet gélatineux
et des énormes tranches de travers de porc (du gras dur long comme du bacon et
caoutchouteux, sans viande après). Euh c’est parce que même juste à le regarder
on a envie de vomir!!! L’horreur dans notre assiette. On s’est finalement fait à
l’idée qu’on allait manger des boules de tofu grillé dans la rue pour notre
séjour à Jianshui et c’est d’ailleurs à ce moment qu’on a décidé qu’on allait
manger de la nourriture de rue. Est-ce nécessaire de vous dire qu’on a assez
hâte de manger de la bonne nourriture maison?!
La ville nous a tout de même
surprise. Se promener dans les parcs et les endroits publics est un réel
plaisir. Les gens s’approprient les espaces publics. Partout on voit des
groupes de femmes danser au son de speakers qui crachent une musique chinoise.
Des genres de cours de danse en plein air. Même Adri s’est mêlée à quelques
groupes et a essayé de suivre les mouvements. Ici et là sont entassés autour de
petites tables dans les parcs, des groupes d’aînés jouant au Mahjong (un genre de
gros jeu chinois qui ressemble au domino), aux cartes, à autre jeu avec des
pièces en bois ou tout simplement à jouer d’un instrument de musique au bonheur
de tous. C’est très vivant comme endroit. On a même pu assister à un spectacle
de danse et musique sur le site d’un temple taoïste et un spectacle de musique
traditionnelle chinoise au temple de Confusius que nous sommes allées visiter
et qui était d’ailleurs magnifique.
Notre dernière destination dans
le Yunnan était Yuanyang avec ces rizières en terrasses. Après quelques heures
de bus sur un chemin très très sinueux et un temps fou perdu (2hrs30 pour 25
km) dans un dernier minibus qui devait nous amener jusqu’au village où on
allait dormir, nous sommes finalement arrivées dans un endroit paradisiaque.
Dans un bizarre de petit village d’une minorité ethnique chinoise, à flanc de
montagnes, où coqs, cochons et buffles sont maîtres, nous sommes arrivées dans
un hostel d’une famille hyper sympathique. La petite madame d’au moins 70 ans,
bien qu’on ne comprenait pas la langue était d’une gentillesse et d’une bonne
humeur contagieuse. Son accueil chaleureux et son plat de tofu succulent qu’on
aurait pu y rester des semaines. Et que dire de la vue que nous avions de notre
chambre. Des rizières en terrasses remplies d’eau qui brillaient de pleins feux
à travers une brume quasi constante. Attendez de voir les photos, c’est à
couper le souffle. Nous avons profité de nos deux jours dans cette région pour
aller marcher dans ces rizières à voir les gens y travailler et les buffles s’y
promener. Et que dire du coucher de soleil sur ces milliers de terrasses en contrebas. Une image qui
certes restera à jamais dans nos souvenirs.
Nous avons quitté le Yunnan
ensuite pour une province à l’est, le Guangxi. Nous avons pris un petit 2 jours
de repos dans la capitale provinciale Nanning qui est une ville très moderne et
bien entretenue. Nous en avons profité pour faire un peu de shopping et pour
sillonner ses rues très dynamiques. Nous avons visiter un marché local, car on voulait
aller acheter des longanes(petit fruit qui ressemble à des lichys). Les marchés
extérieurs asiatiques sont très loin des marchés que l’on connaît. À part les
étalages de fruits et de légumes qui eux paraissent tout de même attrayants, on
a toujours affaire à des horreurs. Ici poules, coqs, poissons, reptiles,
amphibiens de toutes sortes se vendent vivant. Pendant que Rachel fixait des
serpents qui s’amusaient à se passer la tête à travers les sacs en filet (elle
avait peur qu’un en sorte), Adri a lâché un de ces cris de mort en voyant passer
un énorme rat juste à côté. Spécifions ici qu’elle a une peur bleue des
rongeurs. On peut vous dire qu’on a pas traîné à sortir de cet endroit qui sentait
le sang, la viande et le poisson. Mais cela est rien si l’on compare à ce que
l’on voit sur les marchés en ce moment. Des chiens et chiots dans des cages
pour la vente alimentaire. À notre grande tristesse, ils les abattent sur le
marché pour en faire une fondue de chien très prisée ici. On peux-tu vous dire
qu’avec nos âmes sensibles on essaye de se tenir loin de ce genre d’endroit. On
en profite pour flatter quelques secondes ces pauvres bêtes dans les cages pour
leur donner un peu d’amour avant leur triste sort. Ouffff que c’est confrontant
la Chine! On le répètera jamais assez.
Alors sur ce chers ami(e)s et
familles on vous laisse et on vous revient bientôt avec un autre blog et
possiblement quelques photos . Présentement nous sommes dans la région de
Guilin et Yangshuo dans le nord du Guangxi, mais on vous réserve cela pour un
autre blog.
À très bientôt.
Adriana et Rachel xxx
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