Allo tout le monde,
On espère que vous êtes en forme
et que vous vous êtes remis de la fameuse tempête qui a secoué l’Amérique du
Nord. Il semble que mère nature
vous gâte pas trop ces temps-ci! Pour notre part, nous en sommes à nos derniers
jours au Laos. Nous sommes présentement de retour à Vientiane dans l’attente de
notre visa chinois. Désolé de ne pas vous avoir donné de nouvelles ces derniers
temps mais notre emploi du temps était très occupé. La collecte de données pour
la recherche nous a fait travailler du matin au soir. Et oui, Adri a accepté de
me donner un coup de main afin que nous puissions terminer cela dans un délai
record. Elle fut une excellente secrétaire d’ailleurs ;) La bonne nouvelle
est que le tout a été terminé dans un sprint et que nous prenons notre envolée
pour la Chine vendredi matin J
On en a appris des bonnes lors de notre recherche, des informations que l’on ne
peut divulguer sur le blog car ici parler mène les gens en prison. D’ailleurs
Adriana était sur le bord d’en faire une obsession, la crainte de voir les
autorités Laotiennes débarquées à notre hôtel aux petites heures de la nuit.
Vous savez pour ceux qui connaissent Rachel elle a tendance à voir la vie en
rose et Adri à plutôt voir le côté sombre de l’être humain. À deux, il s’est
agit d’un équilibre assez juste, ce qui fut d’une grande aide pour les
questions à poser lors des entrevus.
Ahh oui!! Devinez qui on a croisé
sur la rue à Luang Prabang qui prenait son petit déjeuné bien assis sur la
terrasse d’un café français? Nul autre que notre fameux mouton national…Jean
Charest et sa Michou!!!! On a dû se virer la tête deux fois en sa direction
avant de réaliser. Malgré son petit chapeau beige et ses lunettes fumées, il
est difficile à manquer! Alors cherchez le plus au Québec, c’est ici qu’il se
remet de sa défaite. On a dû se retenir pour ne pas aller le voir et lui
dire : Bonjour M. Charest, nous sommes des ÉTUDIANTES de l’UQAM (tsé une
des facultés qui vous a mené la vie dure) et nous aimerions savoir si vous vouliez
répondre à nos questions de recherche? Ouin nous pensions que c’était pousser
l’audace un peu! On a décidé de continuer notre chemin.
Bon, malgré le boulot très
exigent qui nous a fait rencontrer maintes personnes intéressantes, nous avons
tout de même profité de notre week-end pour nous évader un peu à l’extérieur de
la ville. Nous avons pris le bus samedi matin, direction Nong Khiaw à 3 heures
au Nord de Luang Prabang. L’objectif étant de descendre le Mékong en
bateau le lendemain matin (croisière de type laotienne, on prend une barque
aménagée avec des sièges pendant 5 heures). Après une route quelque peu
sinueuse, nous sommes arrivées dans une petite bourgade qui sert de stop pour
les voyageurs qui désirent faire des treks dans les villages ethniques des
montagnes du Nord. L’ambiance
était très différente de Luang Prabang où tout est propre, organisé et agencé,
trait typique d’une ville du patrimoine mondial de l’Unesco. Pour Adriana
c’était un premier pas dans le vrai Laos avec ses routes poussiéreuses, ses
bicoques et la nonchalance très caractéristique des laotiens. Cependant, elle a
très appréciée être plus près du peuple, dans un endroit qui n’a pas encore été
pris d’assaut par les hordes de touristes. D’ailleurs le petit village est bien
sympathique, scindé en deux sur chaque rive du Mékong, relié pour un pont et au
cœur des montagnes.
Adri a pu vivre sa première expérience bungalow. Outre la
propreté qui laisse toujours un peu à désirer dans ce genre d’endroit et la grosse
sangsue qui a ramper sur notre carrelage de salle de bain toute la nuit,
c’était parfait. Dans ce genre de truc on a toujours l’impression de dormir
directement à l’extérieur avec seule protection une cabane en bois tressé et un
moustiquaire autour du lit pour empêcher d’être dévoré durant la nuit. Et on ignore
pourquoi cette nuit là, mais les coqs du village se sont unis à 3 :30 du
matin pour faire tout un tintamarre et qu’on avait probablement le plus bavard
dans notre cours.
Mais l’endroit était très charmant et surtout on a fait de
belles rencontres. En allant visiter une grotte à deux kilomètres de la ville,
on a rencontré un charmant monsieur. Celui qui s’est improvisé guide a été
d’une gentillesse sans précédent. À la lueur de petites lampes, il nous a amené
dans un labyrinthe de petites fissures dans les roches pour nous montrer les
recoins qui ont servi jadis de banque ou d’endroits pour cacher de l’argent
durant la guerre du Vietnam. Mais le clou de l’excursion fut lorsqu’il nous a
amené à la rencontre des villageois qui recueillaient le riz. Le piquetage du
riz se fait au mois de juin et la récolte tout le mois d’octobre. On a pu voir
un peu comment ils faisaient et on a pu rigoler avec les gens. Ici il y a
tellement peu de travail que dans son ensemble l’économie tourne autour de
l’agriculture, alors même les gens qui ont fait des études universitaires y
travaillent. Une jeune fille s’exprimant bien anglais est venue nous parler et
elle sortait de l’université avec des études en mathématiques. Disons que les
possibilités de sortir de cette vie de pauvreté sont très difficiles.
Il faut
dire que les lao ne sont pas un peuple très travaillant, bien au contraire. Ils
travaillent très peu et surtout très lentement, ce qui peut paraître très
dérangeant pour nous, occidentaux. Le stress ici n’existe pas. Je crois qu’on
aurait à apprendre de eux, et eux un peu de nous, car il sera impossible pour
eux de se développer s’ils ne bougent pas un peu. Leurs mouvements sont si
lents, du moindre effort résulte un soupir et surtout la productivité ici ils
ne connaissent pas. Juste pour signer notre nom sur une petite feuille pour
pouvoir réserver notre place sur le bateau pour le lendemain, le gars nous a
laissé poiroter devant lui 45 minutes sans stress alors qu’il recomptait sans
cesse des choses sur un papier. On l’a pas trop compris celle-là. Ou encore,
quand on rentre dans un commerce, les employés vous regardent sans broncher,
concentré sur leur téléphone intelligent jusqu’à ce que vous leur demandiez
quelque chose. Mais bon ici le proverbe qui règne est Bo pha niang (ce qui veut
dire y’en a pas de problème).
Sur la descente du Mékong vers
Luang Prabang, de beaux paysages ont défilé sous nos yeux pendant près de 5
heures. Le trajets est beaucoup plus agréable que par la route et nous permet
de voir les gens des petits villages vivent en harmonie avec ce fleuve
majestueux. Cependant, notre super conducteur devait avoir hâte de rentrer à la
maison, car il n’a fait aucun arrêt pipi ou pour manger. Et pour malmener
encore plus notre vessie trop pleine, il a fait conduire son gamin de 5 ans
dans la dernière heure qui s’amusait à se promener en zigzagant, rallongeant la
route un peu plus. Mais ces petites croisières dans les longues barques en bois
sont toujours très agréables et surtout très représentatives du mode de
transport laotien.
Depuis le début de la semaine,
c’est la fête ici. La fin du carême bouddhiste qui a duré 2 mois et qui
coïncide avec la pleine lune est toujours très fêtée dans le pays. Luang
Prabang, la veille de notre départ, s’est retrouvée illuminée par des milliers
de chandelles et de lanternes en papier confectionnées par ses habitants et ses
moines. On l’appelle ici la fête des lumières. Imaginez tous les résidents
circulant dans une ville, sous la pleine lune y visiter dans un silence presque
absolu tous ces temples et maisons qui abritent des dragons, des bateaux, des
étoiles tous plus beaux les uns que les autres. Malheureusement, nous avons
manqué le clou de l’événement, car le lendemain en soirée (jour de notre départ)
tous ces bateaux et dragons confectionnés en papier et illuminés étaient
rejetés sur le Mékong, une façon pour eux de se libérer d’une culpabilité, d’un
soucis ou d’une maladie. À ce qu’on dit ce serait la plus belle fête de Luang
Prabang.
Mais notre arrivée à Vientiane,
fut tout de même très divertissante. Nous sommes arrivées en plein festival de
la course de pirogues. Un des événements les plus courus et attendus de
l’années. Les rues étaient prises d’assaut par des milliers de personnes qui
déambulaient sous leur parapluie multicolores. Non pas qu’il ait plu, mais il y
faisait tellement chaud que les gens se couvraient ainsi pour se protéger du
soleil. Des kiosques de nourriture et de tout ce qui peut se vendre
encombraient les rues. Les vendeurs criaient chacun les prix dans des
haut-parleurs et un désordre inimaginable pour nous régnait dans cette ville.
Suffisamment que nous avons dû prendre un temps d’arrêt pour nous ressaisir. Il
y avait tellement de déchets au sol que les sacs et papiers nous collaient aux
mollets et sous les pieds. L’odeur des grillades de toutes sortes emplissait
l’air et nos sens étaient complètement désorientés. Des barquettes de
sauterelles et d’asticots frits nous ont quelque peu répugnés. Nous avons
réussi à nous frayer un chemin dans cet environnement surnaturel pour voir un
peu la course de pirogues, ces longs bateaux d’une cinquantaine de personnes
qui rament de façon synchronisée. C’est tout de même agréable de pouvoir
participer aux festivités, mais toujours un peu dérangeant de ne rien y
comprendre. Le choc des cultures est si grand qu’on vit les événements sans
vraiment en saisir le sens. Oufff qu’on ce sent loin dans ce temps-là, dans un
monde qui n’est pas notre.
Alors voilà pour les nouvelles.
En attendant notre vol demain matin pour Kunming en Chine on en profite pour se
faire masser un peu. On le mérite bien, après tout les vacances commencent
réellement à partir d’ici J
Alors à bientôt tout le monde.
Bisous. xxx
Adriana et Rachel
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